Salut tout le monde, ça fait un moment que je n’ai pas écrit sur mon blog. Il faut dire que je suis étudiante, et même avec le confinement, j’ai quand même des projets à rendre et j’ai même commencé mon stage d’informatique en télétravail la semaine dernière. Je m’enferme dans ma chambre et je m’obstine parfois tellement à trouver les erreurs dans mon code que je bosse jusqu’à tard le soir. Mais je ne suis pas là aujourd’hui pour vous parler de mes études. J’écris pour espérer me libérer un peu l’esprit de l’expérience que j’ai vécue hier soir. J’en ai encore les mains qui tremblent et je me demande si cet enfermement depuis un mois ne commence pas à me rendre complètement tarée. Je vis avec mes deux frères et mes parents dans une maison à la campagne. Mon père a construit une cabane en bois dans le jardin l’an dernier, elle est à quelques mètres de la fenêtre de ma chambre. Elle sert de salle de sport, il y a du matériel comme des poids, un rameur et un tapis de gym. J’avoue que c’est bien pratique, surtout ces temps-ci, alors j’alterne avec ma mère pour y faire de l’exercice régulièrement. Hier soir, vers 18h, j’ai voulu faire une petite pause dans mon travail, alors j’ai ouvert ma fenêtre et pris une grande inspiration d’air frais. Il venait de pleuvoir et ça sentait bon dehors. J’ai tourné la tête à gauche et j’ai vu de la lumière filtrant à travers les rideaux tirés de la cabane en bois. Habituellement, à cette heure-ci, on n’allume pas la lumière car le soleil éclaire encore suffisamment la pièce. Mais les nuages lourds de pluie rendaient l’atmosphère sombre, presque sinistre. Derrière les rideaux éclairés, je me suis soudain aperçue de la silhouette qui s’y tenait debout, immobile. Ce devait être ma mère, cette grande mélomane, qui faisait une séance de sport et restait sans bouger le temps de choisir une musique sur son téléphone. Rien de plus normal. Je restais encore quelques secondes à la fenêtre avant de la refermer et de recommencer mon travail. Une heure plus tard, j’ai décidé d’arrêter ce que j’étais en train de faire et de le remettre à plus tard. Je me sentais étrangement oppressée. J’ai juste ouvert ma porte et depuis ma chambre j’ai retrouvé les bruits habituels de la maison : mon petit frère tapant frénétiquement sur son clavier, mon grand frère gueulant à plein poumons dans son casque pendant une partie en ligne avec ses potes et mon père en train de jouer sur son téléphone. Aucun signe de ma mère, elle était probablement encore dans la cabane. Avant de me rassoir à mon bureau pour mater des vidéos sur Youtube, j’ai ouvert ma fenêtre à nouveau pour vérifier si c’était vraiment le cas, car en y pensant ça ne lui ressemble pas de faire du sport à cette heure de la journée, elle dit que ça l’empêche de dormir la nuit. Je me suis penchée et mon cœur a raté un battement. Cette fois, la porte de la cabane était grande ouverte et j’étais maintenant sûre que c’était ma mère qui s’y trouvait, enfin du moins c’était clairement sa silhouette qui se découpait sur la lumière de la pièce, mais je n’arrivais pas distinguer nettement son visage. Ce qui m’a glacé le sang, c’était sa façon de se tenir raide comme un piquet sur le seuil de la porte, en me fixant les yeux grands ouverts, figés dans une expression indéchiffrable et pareils à deux billes luisant à la lumière de la lune. Et puis, il n’y avait aucun son provenant de la pièce, seulement le silence poignant de la nuit. C’était beaucoup trop bizarre ! Ma mère ne fait jamais ce genre de blague. Je suis restée dans cet instant pesant quelques secondes avant de retrouver l’usage de ma voix et de lui dire “qu’est-ce que tu fais ? Tu veux pas rentrer maintenant ?”. Elle n’a rien répondu et est restée immobile. Moi-même, paralysée par une peur grandissante, je suis restée quelques secondes sans bouger de ma chambre avant de crier “Arrête ça, tu me fais flipper !”. Puis j’ai fermé rapidement la fenêtre, mal à l’aise, avant de me décider à aller prévenir mon père. J’ai déboulé dans le salon et je me suis stoppée net : ma mère était tranquillement assise sur le canapé, dans sa robe de chambre rose en train d’écouter des podcasts avec son casque, à côté de mon père. Quand elle m’a vue, elle m’a immédiatement demandé ce qui n’allait pas. Je n’ai pas pu répondre tout de suite. Bordel, qui c’était dans la cabane alors ?